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UN PEU D'HISTOIRE

LE KENDO

Le Kendo, tout comme le Judo, le Karatedo ou l'Aikido, est un art martial moderne. Né à la fin du XIXe siècle, à l'époque de la Révolution de Meiji, il subit plusieurs réformes dont la plus importante date de 1953. Cette année marque la fin de l'occupation américaine du Japon et de l'interdiction de pratiquer tout sport de combat dans l'archipel. Le Kendo n'est cependant pas un art martial artificiel puisque ses racines s'enfoncent profondément dans le passé. A partir du XIIe siècle, le Japon sera perturbé par des guerres endémiques. Le sabre étant l'arme principale de l'aristocratie militaire, les samouraïs, de nombreuses écoles d'escrime (Ryu-Ha) verront le jour. En ces temps troublés, l'efficacité est primordiale et c'est pourquoi les maîtres gardent jalousement secret les techniques de leur école. Lorsque que le Japon se modernise à la fin du XIXe siècle et que l'on supprime la classe des samouraïs, l'art du sabre perd toute son importance. Devant le danger de perdre un ensemble de traditions datant de plusieurs siècles, et parce que le secret n'est plus de rigueur, les plus fameux maîtres du moment se réunissent et synthétisent leurs connaissances sous la forme d'un nouvel art martial. Le Kendo était né.

Le combattant est armé d'un sabre en bambou (Shinaï) et protégé par une armure (Bogu) composée d'une protection des hanches et des cuisses (Tare), d'un plastron (Do), de gants (Kote) et d'un casque (Men). Les cibles sont limitées à quatre: trois coups de tailles (poignet, ventre et tête) et un coup d'estoc (cou). Contrairement à l'escrime, il ne suffit pas de toucher l'adversaire pour réaliser une frappe valide. Le Kendo est basé sur le concept du Ki-Ken-Tai no Ichi qui signifie en une langue plus intelligible "l'unité de l'énergie, du sabre et du corps". Pratiquement, cela signifie qu'au moment de l'action:

  1. On doit crier (Kiai) le nom de la cible (= Ki).

  2. On doit toucher une des quatres cibles avec la partie
    la plus tranchante du sabre (= Ken). 

  3. Le mouvement de coupe doit s'accompagner
    d'un déplacement du corps (= Tai).

Si un seul de ces éléments manque ou s'ils ne sont pas à l'unisson, la frappe n'est pas considérée comme correcte. Cette approche de l'assaut rend le Kendo particulièrement difficile. Au XXIe siècle, on n'étudie plus le maniement du sabre pour la self-défense. D'autres arts martiaux remplissent bien mieux cet objectif. Par contre, le Kendo a un énorme potentiel éducatif, philosophique et éthique. C'est pourquoi, au Japon, on l'enseigne dans toutes les écoles et universités ainsi que dans la plupart des grandes compagnies commerciales. Selon la fédération japonaise de Kendo (la Z.N.K.R.), les concepts du Kendo s'énoncent de la manière suivante:

"Le Kendo est le moyen d'éduquer le caractère de l'être humain grâce à l'application des principes du sabre."

C'est bien ainsi, et seulement ainsi, qu'un art de combat créé au moyen âge garde encore de son intérêt et de son importance de nos jours.


Serge Boffa
6e dan Kendô

L'ORIGINE DU NOM "MEIBUKAN"

MEI
Kanji composé de deux radicaux représentant le soleil et la lune. Le sens premier de mei est "brillant" ou "clair". Le caractère seul signifie "discernement", "perspicacité" ou "vue". Lorsqu'il forme un mot composé de plusieurs autres kanji, il signifie "brillant" ou "lumineux" et par extension "intelligent" ou "sage".

 

BU
Kanji composé de deux radicaux signifiant "arrêter avec la lance" et non "arrêter la lance" comme certaines lectures pacifiques voudraient le laisser sous-entendre. Le sens de bu est "art militaire" ou synonyme de bushidô. Il permet de composer des mots comme bujutsu (art militaire), budô (art martial), bushi (guerrier) ou buki (arme).

 

KAN
Kanji signifiant "bâtiment public". A prendre dans le sens d'une large bâtiment destiné à des activités culturelles. Ce caractère se retrouve dans toshokan (bibliothèque), taishikan (ambassade), taiikukan (gymnasium), etc.

Meibukan doit donc se traduire comme le "Hall des sages guerriers".

Notre dôjô a été baptisé Meibukan par Hirakawa sensei. Il n'en appréciait pas le nom original, Haragei-no-Dôjô, qui, selon lui, comportait une connotation funeste. Haragei-no-Dôjô, signifiant le "dôjô où s'étudie l'art du ventre", se comprend mieux si on se rappelle que notre club a commencé par l'enseignement de l'Aikidô. 

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